stages
20 stages
distance
1'010 km
ascent
13'738 m
altitude
1'966 m
495 m
27 m
time
82 h

La traversée des volcans

« Repos » à Puerto Varas (15.03.2022 au 21.03.2022)

Après avoir vaincu la Carretera Austral, nous nous arrêtons dans la ville touristique de Puerto Varas où nous retrouvons Yannick pour quelques jours de repos bien mérités… enfin, c’était sans compter les intentions de notre futur compagnon de route, qui nous entraîne directement dans son rythme de vie effréné: bières, vins, pisco sours, restaurants, BBQ sur le feu de camp de l’auberge, consommation de la fameuse mota (activité que l’on pourrait qualifier de culturelle au vu de sa popularité au Chili), et même une sortie en boîte de nuit.
Entre toutes ces activités festives, nous trouverons tout de même le temps de passer un après-midi à pêcher au bord d’une rivière. Ce spot nous avait été conseillé par des locaux. Malheureusement, malgré toute la bonne volonté de Yannick et de Guillaume, et l’utilisation de tous les hameçons possibles, nous rentrerons bredouilles !
Après une petite semaine de repos, il est temps pour nous de repartir à l’aventure. La veille de notre départ, Yannick enlève finalement son attelle. Il est cependant encore un peu tôt pour qu’il puisse remonter sur son vélo après sa blessure. Nous décidons donc de poursuivre sans lui et de se retrouver dans quelque temps un peu plus au Nord.

Volcán Osorno au clair de lune Journée pêche Parilla

La « ruta de los ríos » (22.03.2022 au 28.03.2022)

En sortant de la ville, nous avons le plaisir de trouver une piste cyclable qui nous amène en direction du volcan Osorno. Nous arrivons en début d’après-midi dans le petit village d’Ensenada où nous prenons une chambre avec kitchenette, un énorme orage étant annoncé pour la nuit. Nous laissons les sacoches à l’hôtel et nous allons en vélo aux Saltos de Petrohué. Bien que le site soit plutôt joli, l’expérience est un peu gâchée par les infrastructures plutôt massives et le prix excessif de l’entrée. Nous rentrons finalement avant que l’orage éclate.
Le lendemain, nous entamons un jeu de bluff avec la pluie. Quand celle-ci débute, nous patientons un moment avant de nous équiper, en espérant que celle-ci se calme. Finalement, lorsque nous craquons, le soleil réapparaît quelques minutes plus tard et nous cuit à petit feu, nous obligeant à retirer nos accoutrements. À la fin de la journée, le score est sans appel: Nature 4 - Rolling Doyes : 0. Nous finissons par arriver dans le petit village d’Entre Lagos, qui nous paraît désert. Après de longs moments d’errance, nous finissons par trouver une petite chambre et un restaurant.
Le jour suivant, nous passons dans une boulangerie et allons déjeuner dans le parc du village. Un chien se joint alors à nous et décidera même de faire un bout de chemin à nos côtés. Après une dizaine de kilomètres, et à la suite d’un joli travail d’équipe, nous finissons par lui fausser compagnie en espérant qu’il retrouve rapidement sa maison. Guillaume, qui a préparé l’étape du jour, nous a trouvé un petit « raccourci ». Nous quittons donc la route principale et nous nous engageons sur une route en ripio, en mauvais état à certains endroits. Après quelques kilomètres, nous nous retrouvons face à un panneau interdisant le passage pour cause de travaux. Heureusement, nous dénichons une petite route parallèle, qui nous permet de poursuivre sans faire demi-tour, moyennement le franchissement d’une grosse tranchée. Nous nous retrouvons tout de même sur la route en construction, dont l’état et les engins de chantier rendent notre progression difficile. Au moment où nous sortons enfin du chantier, nous nous faisons directement attaquer par 3 chiens d’humeur agressive… Quelle sera la prochaine péripétie ? Aucune heureusement, et nous rejoignons finalement la route principale et le bitume. Merci Guillaume pour le raccourci ! Nous finissons par arriver à Lago Ranco, où nous nous posons dans un camping désert mais avec une jolie vue sur le lac.
L’étape du lendemain est relativement courte. Nous profitons du bord du lago Ranco pour notre pause du diner en s’accordant même une petite sieste. Nous arrivons à Bahia Coique, pour la nuit, dans un beau camping. Guillaume profite du lac (étonnamment assez chaud!) pour se baigner. En attendant, Jade part dans le petit village pour trouver le repas du soir…. Mais impossible de trouver le moindre magasin ouvert. Heureusement, la gérante du camping nous vend un peu de pain, 4 minis saucisses de son congélateur et du charbon pour faire une parilla à côté de notre tente.
Au réveil, il manque une des chaussure de Guillaume. Les chiens ne se sont donc pas contentés de hurler à la mort toute la nuit ! Après quelques sueurs froides, il la retrouve assez vite à deux emplacements de camping plus loin et sans dommage… ouf ! L’étape du jour passe relativement vite et nous arrivons dans la ville de Los Lagos. Nous profitons de la microbrasserie de la ville, où Guillaume trouve une bière quasiment identique à sa bière préférée en Suisse (l’embuscade de la Nébuleuse). A part cette microbrasserie, la ville est de nouveau déserte alors que nous sommes samedi soir. Nous finissons par trouver un restaurant-discothèque ouvert, mais vide. Après avoir vidé la salière dans la salade de Guillaume et mangé un poulet quasiment cru, nous quittons le restaurant au moment où l’ambiance passe en mode boite de nuit alors qu’il n’y a toujours personne… cette ville est vraiment surprenante !
Le lendemain, nous nous rendons dans la ville de Panguipulli où nous y resterons pour une journée de pause.

Préparation du souper Raccourci, route T-853 Saltos de Petrohué Coucher de soleil Lago Ranco

Le Parque Nacional Villarica (29.03.2022 au 31.03.2022)

Nous repartons le 29 mars en direction du parc national de Villarica sous une météo plus clémente que prévue. Nous quittons la route principale pour prendre une route secondaire qui traverse le parc, et où un gros dénivelé nous attend. Le début est heureusement goudronné et nous permet de passer les « rampes de garage » sans poser pied. Puis le ripio arrive, accompagné des travaux d’entretien visant à lisser la route. Ces travaux rendent notre avancée difficile juste après le passage de la lame, avant que la route ne soit tassée par le passage des voitures. Nous finissons tout de même par arriver au camping. Tout est humide et le propriétaire nous conseille de vite monter la tente avant que la pluie arrive. Aussitôt dit, aussitôt fait, et nous nous installons ensuite dans leur restaurant, à l’abri de la pluie et à côté d’un poêle bien chaud, pour souper ! Une fois le ventre plein, nous sautons dans la tente où nous nous barricadons dans nos sacs de couchage en espérant ne pas avoir trop froid cette nuit.
Nous nous réveillons après une nuit finalement pas si mauvaise. En ouvrant la tente, nous constatons alors que tout est gelé autour de nous. Mais aujourd’hui est un jour de pause avec un programme parfait pour ces températures : des thermes ! Après le déjeuner, Jade fait la vaisselle à l’eau très froide, puis nous enfourchons nos vélos pour descendre jusqu’aux thermes. Malgré les gants, les mains de Jade sont tellement froides et douloureuses qu’elle pleure toutes les larmes de son corps jusqu’à arriver à destination une vingtaine de minutes plus tard. Les thermes sont splendides, avec une multitude de bassins de différentes températures (dont un à 45°C!) reliés par une passerelle en bois dans une mini-vallée. Nous passerons toute la journée dans les différents bassins à profiter de cette chaleur avant de retourner dans le camping pour une nouvelle nuit sous la tente.
Le matin suivant est heureusement moins froid que celui de la veille. Nous reprenons les vélos pour réellement rentrer dans le parc national. Le chemin est très beau au milieu de cette forêt. En fin de matinée, nous nous arrêtons pour faire une randonnée. Il y a de la neige sur le début du sentier dans la forêt, puis le chemin sort à flan de volcan, Nous arrivons alors au mirador des volcans, où la vue à 360° est incroyable sous un splendide ciel bleu ! Nous profitons de ce panorama pour pique-niquer avant de redescendre retrouver nos vélos. Sur la descente de la randonnée, sans prévenir, nous voyons une ÉNORME araignée sur le sentier qui s’avère être une mygale rose du Chili ! Mon dieu, dire que nous avons campé les 2 nuits précédentes dans cette même forêt sans savoir que des choses pareilles s’y promenaient ! Nous repartons en vélo et le chemin, vraiment défoncé, ressemble plus à un lit de rivière qu’à une route. Nous devons donc pousser nos vélos jusqu’au sommet du col. La descente se fait toujours sur du ripio et nous n’allons pas aussi vite que prévu… un peu frustrant. Nous arrivons finalement en fin de journée à Pucón, grosse ville balnéaire, où nous retrouvons Yannick sur ses 2 pattes.

Vue sur le Volcán Lanín Camping Thermes dans un cadre paradisiaque A vélo entre les arbres

Pucón (01.04.2022 au 02.04.2022)

Nous profitons du premier jour de pause à Pucón pour faire du kayak sur le lac, en profitant de la vue sur le magnifique volcan Villarica qui fume (le volcan le plus « à risque » du Chili). Nous trouvons un beau spot pour pique-niquer, mais nous nous faisons rapidement envahir par les guêpes. D’ailleurs, une guêpe piquera la langue de Guillaume après être rentrée dans sa bière. Nous ne répéterons jamais assez les dangers de l’alcool ! Les garçons essayeront encore de pêcher en développant toute une panoplie de techniques, notamment maintenir la canne à pêche sur le kayak et pagayer… mais de nouveau, rien ne mordra.
Le jour suivant sera une journée tranquille à l’auberge car la pluie est au rendez-vous. Nous nous reposons donc car demain nous repartons avec, cette fois-ci, Yannick sur le porte-bagage !

Tentative de pêche Coucher de soleil sur le lago Villarrica Kayak avec vue sur le volcan Villarrica

La région Auracania (03.04.2022 au 12.04.2022)

L’étape du jour est relativement courte pour le retour en selle de Yannick. Les premiers kilomètres se passent bien, les sensations sont de retour mais Yannick est victime d’une crevaison au bout de 16 km ! Le reste de l’étape se passe bien et nous arrivons à Villarica à midi. Petit pique-nique au bord du lac avant de trouver une auberge pour la nuit.
Le lendemain, nous reprenons la route et au bout de quelques kilomètres, nous devons prendre une décision pour la suite. Option 1: continuer sur la route principale goudronnée ou Option 2: prendre un col en ripio où les paysages seront surement plus beaux. Nous sommes les 3 d’accord pour l’option 2, et nous nous retrouvons donc sur une route en ripio super pentue. Yannick et Jade doivent pousser leur vélo sur une bonne partie de la montée, tandis que Guillaume les attend plus haut. Yannick est victime d’une nouvelle crevaison au kilomètre 26 de la journée. En fin d’après-midi, nous trouvons un camping désert au bord d’une rivière. Les propriétaires sont super sympas, et nous leur achetons du bois pour faire un feu, des bières et une bouteille de vin … de 2 litres ! Nouvelle tentative de pêche des garçons, et cette fois, « C’est SÛR! », on mangera du poisson pour souper… les pâtes aux légumes c’est pas mal aussi! On passe une belle soirée prêt du feu à regarder les étoiles.
Nous reprenons la route le lendemain et nous arrêtons dans la petite ville de Cunco pour le diner. Nous y testerons notre premier completo Italiano, hot-dog chilien avec de l’avocat, de la mayonnaise et des tomates (les 3 couleurs de l’Italie pour ceux qui n’auraient pas compris ;) ). Nous continuons ensuite jusqu’à la ville de Melipeuco, où nous posons les tentes dans le jardin d’une auberge. La ville étant déserte, nous somme soulagés de trouver un restaurant encore ouvert pour souper. Nous ne nous y éterniserons pas, le gérant nous mettant dehors à 21h.
Les 20 premiers kilomètres de l’étape du lendemain passent rapidement, puis nous attaquons un col en ripio dont la route vient d’être nivelée, à notre grand désespoir. Par chance, nous trouvons un détour pour échapper au mauvais ripio. La piste est toujours en ripio, mais en meilleur état. Quand nous retrouvons la route principale, nous nous rendons compte que nous avons en réalité échappé à la seule partie goudronnée du col … la poisse ! Nous arrivons assez fatigués dans le petit village d’Icalma, où nous trouvons une petite cabana trop mignonne au bord d’un lac. Les garçons partent pêcher pour ramener le souper du soir. Cette fois, « C’est SÛR! », ils ramèneront du poisson ! Heureusement que nous avions encore une fois prévu un plan B !
Pour notre « jour de pause » du lendemain, nous partons faire l’ascension du volcan Batea Mahuida… à vélo ! La sortie est plus longue que prévue et l’ascension se terminera par une pente abrupte nous obligeant à pousser les vélos. Cette sortie sera également l’occasion de faire quelques pas illégaux en Argentine, le volcan marquant la frontière entre les 2 pays toujours fermée en raison du covid. Les garçons (fous ou téméraires selon les observateurs) descendront la première partie du cratère sur leur vélo alors que la pente est proche de 45% ! Pour le souper du soir, nous achetons des piñones, pignons des arbres auracaria, emblème de la région.
Le jour suivant, nous décidons de rejoindre la ville de Lonquimay en traversant le parc national sur une route en ripio. Ce sera malheureusement la journée de trop pour Yannick qui commence à avoir une grosse douleur au genou. La fin d’étape difficile pour tout le monde sera agrémentée d’un podcast sur l’utilitarisme… Cette technique, adoptée par Yannick pour oublier la douleur, se doit d’être utilisée par un public aguerri à la pratique, au risque de produire des effets secondaires néfastes.
Nous prenons 2 jours de pause à Lonquimay où nous passons la majorité de notre temps à nous reposer dans la chambre d’hôtel en regardant la pluie tomber.
Nous reprenons la route le 11 avril, jour de l’anniversaire de Guillaume. Nous lui laissons choisir la route, et celui-ci nous concocte un col plutôt que de passer par la route principale goudronnée. Le début de la route, bien que goudronnée, présente des sacrées pentes. Plus loin, le bitume laisse place au ripio, et surtout, à la neige ! Toutes les précipitations des derniers jours ont laissé une sacrée couche de neige sur les hauteurs. Malgré l’épaisseur de neige sur la route, la montée n’est pas si glissante… ça ne sera pas le cas de la descente qui s’avère beaucoup plus difficile. Jade en passera la majeure partie à pied, de peur de glisser avec le vélo. Le temps se gâte et nous commençons tous à avoir très froid (notamment Guillaume qui est bien sûr en short). Nous trouvons un petit café qui vend des pâtisseries au milieu de la descente et nous nous y réchauffons afin de retrouver la force de terminer cette étape. En arrivant à Malalcahuello, le premier hostal est fermé et la gérante du deuxième n’est pas très motivée pour nous préparer des lits. Heureusement, elle nous donne l’adresse d’une cabana où nous trouverons notre bonheur. Nous commençons la soirée d’anniversaire de Guillaume avec des Pisco Sour maison puis un bon petit restaurant au centre du village.
Nous prenons la journée du lendemain pour faire de nouveau une pause et préparer « la grande traversée ». Le midi, nous allons manger une pizza et faisons l’erreur de commander une pizza chacun. Les pizzas sont énormes, chaque quart représentant l’équivalent d’une généreuse croûte au fromage. Guillaume et Jade n’arriveront pas à finir la leur. Yannick, ce grand fou, y arrivera … mais à quel prix ! Nous retournons à la cabana pour nous remettre de ce repas gargantuesque en regardant un film à côté du poêle. D’un coup, Yannick se fait piquer par une guêpe et c’est le début de sa descente aux enfers. Il devient vraiment mal, fait des aller-retours aux toilettes et finira, au bord de la suffocation, par prendre un bol d’air frais torse nu dehors malgré la fraicheur du climat… Jade décide alors de lui donner un de ses médicaments anti-allergie qui fera effet. Nous ne saurons jamais si c’est juste la piqûre de guêpe ou le combo guêpe-pizza qui l’aura poussé dans ses derniers retranchements, mais il nous fera sacrément peur ce jour-là !

Souper au bord du feu Vue sur le lago Moquehue Descente du volcan Ascension du volcan Volcán Lonquimay A vélo sur la neige

La grande traversée des volcans (13.04.2022 au 17.04.2022)

Le début de la grande aventure planifiée par les garçons débute aujourd’hui, avec au programme encore et toujours du ripio et du dénivelé. Jade n’est pas hyper emballée par l’itinéraire, mais la démocratie l’emporte. Selon le retour de bikepackers (et non pas cyclotouristes) américains rencontrés à Puerto Varas, un bateau devrait nous permettre de traverser le lac formé par les Rios Villucura et Biobio, et ainsi d’éviter de passer en territoire Mapuche, groupe ethnique du Chili qui est en conflit avec le gouvernement par rapport aux limites de son territoire.
Nous voilà donc sur la route en direction de la réserve nationale Nalcas. A l’entrée du parc, la ranger nous indique que nous ne passerons pas en raison de la neige présente plus haut sur le col et qu’il est interdit de camper dans le parc… nous (les garçons) décidons quand même de continuer. Nous croisons un autre ranger en pick-up qui nous indique que nous n’aurons pas de problème à passer. Finalement, la vérité sera entre les 2. Dans la première partie enneigée, il y des traces de véhicules qui nous permettent d’avancer facilement. Les 3 derniers kilomètres sont cependant bien plus aventureux car il y beaucoup de neige sur la route, et plus aucune trace de véhicules. Nous parvenons tout d’abord à pousser nos vélos sur le bord de la route, sur un mini-espace sans neige, à flan de talus. Nous finirons tout de même par devoir « ratraker » dans la neige. Cette dernière partie est relativement dur physiquement et Jade finit par totalement craquer psychologiquement. Guillaume doit donc faire un aller-retour pour emmener le vélo de Jade hors de la neige puis le sien pendant que Jade se calme en marchant. Nous pique-niquons au Mirador avec une vue incroyable sur tous les volcans. Même si la journée est dure physiquement (et moralement), les paysages sont somptueux. Après avoir mangé, nous commençons la descente mais nous devons nous arrêter rapidement pour une pause technique sur le vélo de Guillaume qui n'a plus du tout de frein.
La fin de la descente se passe bien et nous arrivons à Loclo, dernier village avant d’atteindre le lac. Mis à part quelques chiens qui nous accueillent en nous aboyant dessus, nous n’y croisons pas âme qui vive. Ce n’est donc pas aujourd’hui que nous trouverons notre bateau pour traverser. La nuit commence déjà à tomber quand nous trouvons enfin un spot pour camper, en bordure de route, un peu masqué par des arbres. C’est sans savoir si nous sommes sortis du parc, et donc autorisés à camper, que nous montons nos deux tentes collées l’une à l’autre pour se rassurer. Afin de ne pas attirer l’attention, nous mangeons à la frontale en éteignant la lampe à chaque rare passage de voiture. Nous allons ensuite nous coucher rapidement. Une heure plus tard, une voiture s’arrête à côté de nos tentes. Cela nous réveille tous les 3 et nous sommes aux aguets. La voiture braque alors les phares sur nos tentes et nous entendons quelqu'un s’approcher et dire "Hola". Sans communiquer entre nous, nous adoptons tous les 3 la même technique, à savoir faire les morts … enfin plutôt faire comme si nous dormions, en espérant qu’on ne nous demande pas de quitter les lieux. La voiture finira par partir et le reste de la nuit se passera sans souci, à part quelques cauchemars.
Le lendemain matin, nous remballons rapidement nos affaires et partons à la recherche de ce fameux bateau… Cette quête se soldera avec la même réussite que les diverses tentatives de pêche, et nous voilà donc parti pour faire le tour du lac sur nos bécanes avec les gourdes à sec. Deux heures plus tard, et après une crevaison de Yannick, nous trouverons enfin de l’eau. La route n’est pas en très bon état, et dès le matin nous devons parfois pousser nos vélos. Nous pique-niquons au pied de la difficulté de la journée, un col indiqué par une toute petite route sur la carte… Et effectivement, c’est une « petite » route, pour ne pas dire une route impraticable, nous obligeant à pousser nos vélos pendant deux longues heures. Silence de cathédrale, chacun est dans sa bulle, et nous finirons par arriver en haut bien usés. La descente est un peu plus praticable, mais nous devons quand même descendre du vélo la plupart du temps. La nuit commence à tomber lorsque nous avons enfin le village de la Comunidad Chenqueco en vue. Il ne nous reste alors qu’une rivière à passer. Dans notre quête d’un pont pour la traverser, nous tombons par chance sur des habitants qui nous indiquent le bon chemin. La descente est escarpée, sans protection, avec un pont suspendu au fond. Nous ne faisons pas les malins mais nous réussissons à descendre sans encombre. La remontée est également super raide et sans barrière. Guillaume part en premier avec son vélo. Yannick et Jade le suivent péniblement jusqu’à ce que Yannick trébuche dans un virage et manque de perdre son vélo. Plus de peur que de mal, mais il conseille fortement à Jade d’attendre que Guillaume vienne l’aider. Nous finissons par arriver dans le village, à bout de force et en pleine nuit ! Nous nous arrêtons à la première épicerie ouverte et avant de demander où nous pouvons passer la nuit, les garçons s’achètent une bouteille de Pisco et se préparent des Pisco-coca pour se remettre de leur émotions. La gérante du magasin finit par nous ouvrir le champ d’à côté qui est un espace boueux, en pente et plein de bouses de vache…. Mais nous ne ferons pas les difficiles. Nous trouvons un espace plat et sans trop de bouses pour chacune de nos tentes, avant de souper et de rapidement se glisser dans nos sacs de couchage exténués !
La route du lendemain est en ripio de mauvaise qualité, mais praticable. En fin de journée, le vent et le froid viendront se joindre à la bataille. Heureusement, ce sont des thermes bien chauds qui nous attendent à l’arrivée ! Nous montons les tentes en vitesse sur le parking qui fait aussi office de camping, puis nous sautons dans les bassins de différentes températures, dont un vraiment super chaud ! Une fois bien réchauffés, nous préparons nos pâtes qui sont améliorées grâce aux trois tomates que les propriétaires du camping nous ont offert.
La journée du lendemain doit nous permettre de retrouver le goudron. Mais avant cela, il faut faire 15km sur un ripio toujours très mauvais… Jade est vraiment à bout et indique qu’elle refuse de faire toute nouvelle route en ripio pour au moins les deux prochains mois ! Le goudron apparait enfin avec en plus une descente ! Alléluia, les difficultés sont terminées ! C’était sans compter un énorme chien qui coupe la route à Guillaume en pleine descente ! Heureusement, il réussit à l’éviter sans chuter ! Nous arrivons le soir dans un petit camping très mignon avec douche chaude, une bénédiction après tous ces jours de bivouac !
C’est aujourd’hui la dernière étape pour arriver à Los Angeles (du Chili bien sûr) qui clôturera notre traversée des volcans ! Nous y arrivons finalement assez tôt et trouvons un appart-hôtel pour quelques jours de pause bien mérités ! Après une bonne douche, nous sortons plein de motivation pour boire un verre ! Problème : nous sommes dimanche de Pâques et tout est fermé ! Nous ferons donc des courses et passerons notre soirée à l’appart en mode Fajitas-Bière-Pisco sour pour fêter la fin de cette dure mais mémorable et belle traversée des volcans du Chili !

Volcán Lonquimay Descente sur Lolco Montée escarpée Mirador de Volcanes Volcán Lonquimay Descente sur Lolco

Coups de coeur

Coñaripe: Thermas Geometricas — Incroyables thermes situés dans une petite gorge avec bassins naturels de différentes températures reliés par une passerelle en bois
Parque Nacional Villarica: Mirador de los Volcanes — Courte et jolie randonnée avec un super panorama 360° sur les volcans
Pucón: Chili Kiwi hostal — Auberge de jeunesse avec une ambiance sympa et une superbe vue sur le lac pour le coucher de soleil
Icalma: Cabañas y cafetería del Juaco — Jolie petite cabaña en bois au bord de la Laguna de Icalma
Reserva nacional Nalcas: Mirador de volcanes — Incroyable vue sur le volcan Lonquimay et la région Auracanía

Kayak avec vue sur le volcan Villarrica Coucher de soleil sur le lago Villarrica Camping au bord du rio Curaco Coucher de soleil sur la ville Montée en direction de Icalma En direction d'Icalma Ascension finale Frontière Chili-Argentine Vue plongeante sur l'Argentine Volcán Lonquimay Descente du col Volcán Tolhuaca Descente sur Lolco