La journée commence avec le départ des parents de Jade pour l’aéroport. Après des séparations pleines de larmes, nous restons dans notre chambre d’hôtel jusqu’à l’heure du check-out, puis nous prenons la route pour rejoindre notre AirBnb réservé dans un autre quartier de La Paz. L’appartement est vraiment sympa, avec un accès au garage couvert au même étage. Ravitaillés en pièces de rechange par les parents de Jade, il est temps pour nous d’effectuer un grand service à nos montures avant de reprendre la route ! Tous les ingrédients sont donc réunis pour pouvoir mener notre mission à bien. Nous profitons de l’après-midi pour nous installer et faire quelques provisions pour les jours à venir.
Le lendemain, les grands travaux commencent avec un nettoyage des vélos à grandes eaux chez le laveur de voiture situé au pied de l’appartement. S’ensuit ensuite un démontage complet des transmissions, afin de changer plateaux, cassettes et chaînes hors d’usage. Nous profitons de l’occasion pour passer nos transmissions à la cire, après avoir bien dégraissé l’ensemble. Nous nettoyons également nos équipements et sacoches en profondeur.
Le lendemain, nous remontons le tout et prenons rendez-vous dans un atelier de vélo pour changer un câble de vitesse effiloché, et remplir le liquide de frein du vélo de Guillaume.
Pour les soirées, nous profitons de l’offre de restauration « internationale », en anticipation des « pollo broaster » qui nous attendent sur la route.
Le dernier jour avant la reprise nous allons à l’atelier de vélo, et nous sommes accueillis par César et son chien Bruno, qui nous fixe tout ça en deux temps trois mouvements ! Demain, nous reprenons la route direction le Pérou !
Le jour de la reprise a sonné ! Nous décidons de partir assez tard pour éviter l’heure de pointe du début de journée. Nous rejoignons la station de départ du téléphérique en poussant nos vélos durant un quart d’heure, tant la route est raide. Le jeu en vaut toutefois la chandelle, vu que le téléphérique nous épargnera la remontée sur El Alto ! Le personnel des cabines semble être habitué à voir les cyclotouristes passer et nous aide à charger nos vélos dans une cabine chacun. Le déchargement est un peu plus sportif, mais après deux changements de cabine, nous prenons le coup et atteignons la périphérie d’El Alto. Nous enfourchons enfin nos vélos en fin de matinée et c’est parti ! La circulation pour sortir d’El Alto est chaotique, et nous nous frayons un chemin entre les voitures qui nous klaxonnent et les camions qui nous frôlent. De temps en temps, nous nous arrêtons sur le bas-côté pour relâcher la pression. Une fois sortis d’El Alto, la circulation se calme, mais le trafic de camion reste toujours important. Notre objectif du jour est de retourner dans le village de Tiwanaku, que nous avions visité lors de notre road trip. Nous nous arrêtons au village de Laja pour racheter leurs fameuses galettes de blé au cumin que nous mangeons un peu plus loin pour dîner. Nous arrivons finalement à Tiwanaku et nous prenons possession de notre petite cabana très mignonne. Le restaurant est normalement fermé le soir, mais les propriétaires ont la gentillesse de nous préparer une truite pour le souper. Nous partons ensuite nous coucher assez tôt.
Le lendemain, après trois coups de pédale devant l’hôtel, nous croisons un couple de cyclotouristes italiens. Nous échangeons quelques mots et ils nous confirment que l’entrée au Pérou nécessite bien 3 doses de vaccins anti-covid… Au programme du jour vient donc s’ajouter la recherche d’un centre de vaccination ! Nous quittons le couple d’italiens pour rejoindre la route principale, où une collision vient de se produire entre un motard sans casque et une voiture. La scène est assez traumatisante et nous rappelle brutalement les dangers de la route, ainsi que notre vulnérabilité en tant que cyclistes. Des personnes se sont déjà arrêtées, sans doute en attente des secours. Démunis face à cette situation, nous décidons de continuer notre route. La matinée se passe silencieusement, chacun ressassant les images de l’accident en se posant mille et une questions. Nous arrivons un peu avant midi dans un petit village où se trouve un centre médical. Les infirmières sont bien occupées et nous conseillent de continuer notre route jusqu’au centre suivant, à la ville frontière de Desaguadero. Nous y arrivons 1h30 plus tard. Après un petit malentendu avec l’infirmière, et un contrôle de tension et de température plus tard pour Jade, nous réussissons à avoir chacun une dose de vaccin. Nous sommes prêts pour le passage de frontière ! Au moment de la sortie de la Bolivie, le douanier veut nous faire payer une amende, au prétexte qu’il nous manque le tampon de prolongation de durée de séjour de deux mois, tampon que nous étions justement allés faire à Sucre. Après une petite discussion, celui-ci se rétracte et nous fait le tampon de sortie du territoire. L’entrée au Pérou se passe en cinq minutes, le douanier ne vérifiant même pas nos vaccins… Nous allons directement poser nos vélos dans un hôtel avant de nous atteler à nos traditionnelles tâches de changement de pays : bureau de change et achat de carte SIM. L’obtention d’une carte SIM en tant qu’étrangers est plus compliquée que prévue. Après avoir attendu deux heures pour faire la carte SIM de Jade de manière officielle, et qui nécessite un enregistrement des données d’identité, le magasin ferme. Nous décidons donc d’aller dans la tienda d’à côté et d’acheter une carte SIM « débloquée » pour Guillaume, ce qui nous prendra 2 minutes. Le soir, c’est « pollo a la brasa » (poulet rôti) au menu ! Nouveau pays, nouvelle gastronomie… Rassasiés, Guillaume ayant reçu 2 soupes et un demi-poulet, et sentant les premiers effets du vaccin, nous allons nous coucher tôt.
La nuit n’a pas été la plus agréable pour Jade, qui a ressenti une grosse douleur au bras. Un peu patraques, nous décidons tout de même de prendre la route aujourd’hui. Mise à part l’attaque d’une « meute » de quatre chiens, sans conséquence, la journée se déroule sans encombre au gré de montées et descentes que nous offre cette étape vallonnée. Nous finissons par arriver dans le village de Juli, où nous savourons de nouveau un poulet rôti avant d’aller nous coucher.
Le lendemain, au moment de partir, nous ne trouvons personne dans l’hôtel, alors que les vélos sont enfermés à clef dans leur garage. Pendant que Guillaume attend le retour des propriétaires, Jade part faire des courses pour la journée. À son retour les vélos sont libérés, et nous rejoignons la place principale pour déjeuner avant de prendre la route. Nous nous arrêtons dans un petit restaurant de rue le midi. L’occasion pour Guillaume de goûter son premier Chicharrón (porc frit), alors que Jade commande du fromage frit. Les deux assiettes sont énormes et nécessiteront un après-midi de digestion… pas idéal sur un vélo ! Nous arrivons à Puno, ville touristique du Lac Titicaca, dans l’après-midi. Nous rejoignons un hostal et prenons la dernière chambre matrimoniale disponible. Le soir, nous partons à la découverte de Puno. Le centre est hyper touristique et ça parle anglais de tous les côtés. L’effet est toujours déroutant, après avoir rencontré exclusivement des locaux durant plusieurs jours. Pour le souper, nous nous rendons dans un restaurant où Jade dégustera son premier Ceviche et Pisco Sour péruviens !
Le lendemain, c’est jour de pause ! Nous en profitons pour faire des lessives et préparer l’arrivée de Benoît, un ami Suisse qui nous rendra bientôt visite pour un séjour de trois semaines.
Nous reprenons la route le jour suivant, avec une petite journée d’une quarantaine de kilomètres. Nous ne sommes donc pas pressés et attendons le dernier moment pour faire le check-out. La sortie de la ville nécessite le franchissement d’une colline qui nous met tout de suite en jambe, mais dont le sommet nous offre un joli point de vue sur la baie. Nous arrivons en milieu d’après-midi à la casa de ciclista de Juliaca tenue par Giovanni. Nous faisons le tour de la casa avec lui, puis nous nous installons dans une chambre vide où nous pouvons gonfler nos matelas. Nous partons ensuite en ville pour dîner et faire quelques courses. Le ventre de Jade n’est pas très en forme et nous commandons un menu du jour pour deux. Jade passe ensuite l’après-midi dans son sac de couchage un peu patraque. Le soir, nous partageons la cuisine avec les autres voyageurs de la casa ciclista. L’occasion de pratiquer notre espagnol et de retrouver l’accent argentin !
Le lendemain, Jade se sent mieux. Nous prenons notre petit-déjeuner dans la cuisine en discutant avec les autres voyageurs. Nous quittons Juliaca dans la matinée, au milieu des embouteillages. Une fois hors de la zone urbaine, la circulation se calme et il est plus agréable de rouler. En fin de matinée, nous croisons nos premiers cyclovoyageurs depuis un bout de temps : Blandine et Quentin, un couple de français. Nous papotons un long moment en bord de route avant de chacun reprendre son chemin. Dans l’après-midi, nous croisons de nouveau des cyclovoyageurs mais cette fois… en famille ! Lucie et Maxime voyagent avec leur fils Léo de 2 ans (@enechappee) ! Nous discutons un moment, mais la journée est déjà bien avancée et le petit Léo s’impatiente un peu dans sa charrette. Il est donc temps de reprendre la route et de rejoindre le village d’Ayaviri situé 30 km plus loin. Nous y arrivons à la nuit tombée. Le premier hôtel est fermé. Le deuxième nous annonce d’avance que l’eau de la douche est tiède. Nous nous en contenterons. Les décharges reçues au contact du robinet de douche ne nous avaient en revanche pas été précisées. Vive les douches électriques au montage artisanal ! Requinqués par la douche nous sortons manger dans un restaurant, où nous découvrons avec bonheur la cuisine Chifa, fusion de la cuisine péruvienne et chinoise. Celle-ci trouve son origine au milieu du XIXème siècle, période durant laquelle une grande vague d’immigration chinoise, poussée par la pauvreté, est arrivée au Pérou. Pour nous, ça se rapproche beaucoup de la cuisine chinoise servie en Europe. Dans tous les cas, c’est très bon et parfait après une journée de vélo !
Le jour suivant, nous quittons l’hôtel et trouvons une boulangerie en chemin. Nous profitons du soleil sur la place principale pour déjeuner tranquillement, avant de prendre la route. Dans la matinée, nous croisons notre troisième couple de cyclotouristes français en deux jours, des réunionnais pour être précis. Les cyclotouristes de la veille nous avaient d’ailleurs prévenu de leur présence, et nous discutons plus d’une heure sur le bord de la route. Les rencontres avec d’autres cyclovoyageurs sont toujours un moment spécial et apprécié. Dans l’après-midi, nous attaquons le dernier col avant la sortie de l’altiplano. La montée est pénible et le vent est souvent de face. Arrivés au sommet du col à 4’300 m d’altitude un peu plus tard qu’envisagé, nous ne nous attardons pas et commençons la descente. Nous arrivons finalement à 17h aux thermes d’Aguas Calientes, objectif du jour. Après avoir payé notre entrée, nous pouvons installer notre tente où nous voulons dans l’enceinte. Nous choisissons un bout de pelouse plat juste à côté d’un bassin et montons la tente juste avant que la nuit tombe. Nous mettons nos maillots et rentrons dans l’eau à 39°C. Déjà bien refroidis, l’eau nous semble brulante dans un premier temps. Une fois habitués, la température est parfaite ! La sortie de l’eau est beaucoup moins agréable. À 4’000 m d’altitude les nuits sont bien fraîches, et un vent glacial s’est levé. Nous sautons du bassin à la tente pour s’habiller au plus vite. Une fois sec et avec toutes nos couches, la chaleur accumulée fera son effet et nous permettra de préparer et manger le souper dehors, avant de s’emmitoufler dans nos sacs de couchage pour la nuit.
Le lendemain matin, Jade profite une dernière fois du bassin pour tremper ses pieds froids avant de déjeuner. L’étape du jour commence par une descente qui nous fait quitter l’altiplano. Nous retrouvons avec joie un peu de verdure, qui contraste avec l’aridité de l’altiplano. Pour diner, nous nous nous arrêtons dans un petit restaurant en bord de route qui sert de la truite et du Chicharrón. Au Pérou, il est facile de trouver sur les routes principales des « almuerzos » abordables pour le midi… fini les sandwichs ! Après un diner aux portions gargantuesques encore une fois, nous reprenons la route. Le vent de face se lève l’après-midi, et la route est bien vallonée. Nous arrivons dans le village de Cusipata, où nous trouvons un hôtel flambant neuf. Nous nous installons, prenons une bonne douche chaude, accompagnée de secousses électriques pour Guillaume, puis nous ressortons pour souper. Nous sommes attirés par un speaker qui hurle dans les haut-parleurs du champ d’à côté. Nous tombons alors en plein milieu d’un mariage auquel tout le village semble avoir été convié. Nous retournons sur la rue principale et trouvons de nouveau un restaurant chifa. Les plats sont super bons et nous avons même le droit à une tisane de muña. C’est fou comme des petites choses vous rendent heureux après une grosse journée de vélo !
Le jour suivant est notre dernière étape de vélo pour atteindre Cusco. Jade part acheter le petit déjeuner au centre du village, que nous mangeons au soleil, dans la cour de l’hôtel. La propriétaire nous offre de l’eau chaude pour notre thé. Début de journée parfait ! Dans la matinée, nous croisons pour la première fois des Suisses ! Nous nous arrêtons un long moment pour discuter avec Verena et Birk (@ridingthroughmountains) qui sont clairement en mode bikepacker. Quand vient l’heure de dîner, impossible de trouver un restaurant. Nous arrivons dans le village d’Huarcapay dont l’unique commerce semble être la vente de pain… Parfait pour accompagner les rillettes de canard et le chocolat noir Lindt ramenés par les parents de Jade ! Nous repartons ensuite pour les 30 derniers kilomètres avant Cusco. La spécialité du village suivant est le cuy al horno (cochon d’Inde rôti) … Jade est bien contente de s’être arrêtée avant pour manger ! En entrant dans la banlieue de Cusco, nous retrouvons la circulation caractéristique des grandes villes. Heureusement, nous rejoignons rapidement une piste cyclable qui nous mènera jusqu’au centre de la cité. Une dernière montée et nous voilà arrivés dans l’auberge que nous avons réservée pour les deux prochaines semaines. La famille du propriétaire est vraiment très sympathique, et nous avons une chambre immense où nous pouvons mettre nos vélos. Nous sentons que nous allons aimer cet endroit ! Nous ressortons pour fêter notre arrivée à Cusco avec un burger et, bien sûr, un Pisco sour pour Jade et une bière pour Guillaume !
Nous sommes finalement arrivés à Cusco avec douze jours d’avance sur l’arrivée de Benoît. Nous profitons de ce temps libre pour prendre une semaine de cours d’espagnol dans une des nombreuses écoles de la ville. Notre petite routine se met en place. La matinée est réservée au cours d’espagnol, le midi nous allons manger au Mercado de San Blas, et le reste de l’après-midi nous planifions la suite du périple et avançons sur la mise en place du site internet. Le soir, nous profitons de la grande offre culinaire de Cusco. Nous mangeons même une raclonnette aux fromages andins ! Les soirées sont également l’occasion de retrouver les copains. Nous revoyons Axelle et Etienne, ainsi que Coralie et Natan. Nous faisons également la connaissance d’autres cyclovoyageurs, dont les Suisses romands Saskia et Baptiste ainsi que la Québécoise Renaude et son copain Ricardo. La veille de l’arrivée de Benoît, c’est avec Véronique et Bernard que nous allons souper, et nous faisons la connaissance de David, leur fils venu leur rendre visite. Nous sommes maintenant bien reposés et prêts à découvrir, en mode backpacker, le sud du Pérou !
Aguas Calientes: Thermas Aguas Calientes — Situés à 4’000m juste après le col Abra La Raya, arrêt revigorant avec plein de bassins d’eau thermale chaude. Il est en plus possible de poser sa tente juste à côté des bassins. Cusco: Eco Aventura Hotel — Hostal super propre, prix raisonnable avec petit déjeuner mais surtout des propriétaires super gentils et disponibles ! Notre maison pendant nos 3 semaines à Cusco ♥. Cusco: Mercado San Blas — Petit marché proche du centre-ville de Cusco. Super propre, stand avec plats du jour et offre de nourriture végétarienne. Prix imbattable Cusco: Masha Charcuteria Andina — Occasion de manger une raclonette aux fromages andins. La vue sur la ville est très belle !